« Autant mourir chez soi »

Trois femmes, Cécile, Elisabeth, Marie-Sainte, sont rassemblées dans la cour de l’une d’entre elles. Envahies par la tristesse, elles se demandent si elles ne devraient pas fuir. Arrive un voisin, Joseph dit "le blond" qui se mêle à la conversation. L’une d’entre elles, Marie-Sainte, dit qu’elle a cuit deux douzaines d’oeufs pour emporter « puisque les Allemands vont tous nous tuer »dit-elle. « Pour aller où ? Les Allemands seront partout dans quelques jours, autant mourir chez soi plutôt que sur la route », dit Joseph d’une façon assurée.Moralité : s’il faut mourir, mourons en bon ordre.

 

« Gare aux blondes vert de gris »

« Pierre, agriculteur, aperçoit deux femmes blondes habillées en vert de gris entrain de cueillir des primevères dans son pré, au bord de la route Monterfil-Le Verger. Il les prie, de loin,de se retirer et de laisser ses fleurs, ce qu’elles firent immédiatement. Le soir venu, alors que toute la famille est réunie autour de la table pour le repas du soir, deux Allemands en arme rentrent dans la maison, et disent à l’agriculteur de les suivre. Panique à la maison, les enfants pleurent.Une fois sorti, l’homme aperçoit deux femmes. Bien qu’il fasse nuit il semble reconnaître les deux femmes de l’après-midi. Un des soldats dit « Vous, Méssiou, prendre pelle et pioche et venir avec nous ». Une idée sombre lui traverse l’esprit : « Et si c’était pour creuser ma tombe ? ». Le petitcortège prend la route à 200 mètres. Arrivée sur place on lui dit : « Vous, Méssiou, cueillir fleur et donner à Mesdemoiselles », il s’exécute sans broncher. La tâche terminé, les quatre noctambules repartent sans autre explication, laissant là l’agriculteur qui en est quitte pour la peur et il remonte rassurer les siens.

 

.« Maxime a bu beaucoup de schnaps »

« Un groupe d’officiers réside depuis un mois, dans la maison Lemarié (où résideactuellement nos amis Joëlle et Christian Leborgne). Ils sont au repos, avant de rejoindre le frontde Russie, et pour fêter l’événement de leur départ, ils s’offrent du champagne. Pour que la fête soit plus belle, ils s’invitent chez Pierre. Celui-ci habite la maison d’en face, un ancien de 14-18 qui ne porte pas particulièrement dans son coeur ce genre de compagnie. Mais il se dit : « Après tout un verre de bon vin, rare à cette époque, n’a jamais fait de mal à personne », et il accepte.Alors que tout le monde est réuni, arrive un invité surprise, "Tu lu tu lupe ta ta", facteur auxiliaire.Il vient voir son ami Pierre comme souvent, la journée a été chaude… La conversation s’anime du genre « ya ya, gut gut », ou « grande Allemagne, Russie communiste kaput ». Un des officiers dira même : « Mourir pour le Führer est un grand honneur »… Joignant le geste à la parole, Maxime lance : « Ton Hitler tu peux le mettre où je pense… ». L’officier commence à froncer les sourcils et dire : « Oh, oh ! ». Voyant que la situation risque de s’envenimer, Pierre dit alors, avec un signe de la main devant son nez : « Maxime beaucoup bu schnaps ah ah ! ».Moralité : Si la langue est toujours une barrière pour communiquer, elle protége souvent la venue de gros ennuis dans de telles circonstances

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Site réalisé sous la responsabilité de Alexandre BOUCARD, historien sur la commune de Monterfil

 

Correction de texte. Edmond et Henri BOUCARD

 

Textes extraits des livres:"Monterfil sous l'occupation" et "Monterfil ses Habitants, sa Mémoire"

 

 L'

 

Photo du header : retrouvée dans les archives de Pierre Leborgne, maire de Monterfil de 1945 à 1965.

 Sur la photo, 8èmeen partant de la gauche, Pierre Lefeuvre maire de Monterfil de 1965 à 1977

 

www.fnaca.org

 

 

Pièces architecturales du patrimoine de Monterfil

La dague et l'Hermine
La dague et l'Hermine

Suport de La croix dite Saint-Hubert